Avedon

Je suis donc de retour de Paris, où mon séjour a été marqué par l'exposition Richard Avedon, au Jeu de Paume. La légère appréhension que j'ai éprouvée en arrivant s'est vite évanouie. Dés les premières photographies, je suis transportée dans un autre monde, figé dans le temps. Mon regard se plonge dans celui des starlettes, hommes politiques, forains, ouvriers pétroliers, et voilà que je n'ai plus l'impression d'être venue pour voir des photos, mais pour être présentée à tout un tas de personnes fascinantes. Ce que je retiens de cette exposition? Une galerie de portraits si expressifs et des regards si pénétrants qu'une fois passées les portes de l'exposition, ils me suivent encore...

So I'm back from Paris, where I attended the Richard Avedon exposure, in the "Jeu de Paume". The little apprehension I felt when I arrived disappeared quickly. As soon as I saw the first photographs, I reached another world, fixed in time. My glance plunges into that of starlets, politicians, traveling artists, oil workers, and then I no longer have the feeling that I came here to see pictures, but instead, to be introduced to a virtual crowd of attractive people. A gallery of portraits and glances so expressive and penetrating that even after I left the exposure, they're still following me…

***

Un tout petit aperçu des photos exposées:
A very small outline of the exposed photographs:

(Ce modèle, "Ronald Fischer - apiculteur", m'a particulièrement impressionnée..)
(This man, "Ronald Fischer - beekeeper", impressed me particularly..)

" Ce sont des gens extraordinaires dans leur apparence même; c'est une classe sociale qui n'a jamais été décrite ni observée. Le fond blanc isole le sujet par rapport à lui-même et à son environnement; il permet d'explorer la géographie du visage, les continents inconnus du visage humain."

Richard Avedon, 1985.

***

***

" Dans les mines de charbon, les foires, les bars, les relais routiers, il rencontre des hommes, des femmes et des enfants, généralement modestes, qu'il photographie en extérieur, sur fond blanc, fixant l'objectif. Ces visages qui semblent au prime abord ne rien exprimer sont d'une intensité incroyable. Il a su capter toute l'humanité de la serveuse de bar, du mineur ou du domicile fixe qu'il photographie comme des stars et qu'il rend complètement intemporels."

Valérie ODDOS, "Art et Expositions", 2005.

***

Quelques autres clichés, que vous ne verrez pas au Jeu de Paume, mais dont je ne me lasse pas:
Some other pictures you won't see at the "Jeu de Paume", but I just can't get enough:

(Carolyn Bessette-Kennedy et sa petite soeur)
(Carolyn Bessette-Kennedy and her little sister)

Enfin, dans l'idée de mieux appréhender la carrière de M. Avedon, une brève biographie:

Né en 1923, Richard Avedon démarre sa carrière de portraitiste dans la marine marchande: affecté aux autopsies et aux photos d'identité, il tire le portrait de ses camarades de chambrée, avec le Roleiflex offert par son père Jacob.

C’est Alexey Brodovitch, D.A. de Harper’s Bazaar qui deviendra rapidement un mentor et un intime, qui pressent le talent de ce jeune photographe publicitaire. Il enchaîne alors des séries mythiques pour Harpers’ mais aussi Vogue, révolutionnant littéralement la photo de mode, y insufflant ironie, mouvement, éclat là où la rigidité était la règle.

Parallèlement à l'univers de la Haute Couture, Richard Avedon développe peu à peu son style de portraitiste hors du commun, photographiant acteurs, musiciens, poètes, en privilégiant un rapport brut au sujet, se focalisant sur l’émotion de la rencontre, glorifiant l’exactitude de l’instant (« toutes les photos sont exactes ; aucune n’est vérité »).
C’est ainsi qu’il met au point son style incontournable et reconnaissable entre tous, afin selon lui d'« offrir une lecture de la surface des choses », et auquel la rétrospective que propose le Jeu de Paume fait la part belle. Celle intitulée "The American West", commandée à l'origine par le musée Amon Carter de Fort Worth (Texas) est considérée par certains comme le point d’orgue de son œuvre. De 1979 à 1984, 17 000 rouleaux de films, 752 portraits réalisés, dépeignent le regard à la fois socialement neutre et plastiquement gourmand du photographe - Avedon a toujours été l'objet de louanges pour avoir traité ses sujets avec la même attention et la même dignité que celle habituellement accordée au pouvoir politique et aux célébrités.

Ses grands tirages noir et blanc, aussi étonnamment naturels que délicatement mis en scène, nous saisissent par l’habileté de leur auteur à saisir ce battement de paupière pendant lequel se révèle un être humain dans son entièreté, dans sa complexité, entre ce qu’il donne à voir et ce qu’il est vraiment. Avedon révèle dans un éclat éternel des instants insaisissables, voire invisibles...

Richard Avedon s'est éteint en 2004. Ses travaux photographiques témoignent de plus d'un-demi siècle d'Histoire, durant lequel le photographe a su se faire, tout en tendresse, intelligence et puissance, un des explorateurs de pointe de son temps.

"J'ai découvert la photo par hasard, mais la photo a rendu ma vie possible."

Musée du Jeu de Paume, jusqu’au 28 septembre
1, place de la Concorde - Entrée par le Jardin des Tuileries
Renseignements : 01 47 03 12 50

Comments

[Sarah-Lou]

Sans compter le poids des sacs quand tu fais les courses!

[Nache]

Ben tiens, je soulève de la fonte quand je cuisine avec mes casseroles moi ;)

[Sarah-Lou]

3 kg de muscles bien sûr? What else?

[Nache]

Tu m'étonnes. Depuis que j'ai lancé mon blog j'ai pris 3 kilos :(

[Sarah-Lou]

Nache,

Oui, l'appétit est toujours là! C'est bien le souci même!

______________
Shéharazade,

Laquelle tu préfères?
Pour le peu que je te connais je dirais... la 1ère! Ou la dernière!

Kisuuu!